Le malheur des sophismes • Méthode Z
La liste des « sophismes » permet de repérer facilement les faiblesses d'un argument. Mais cet outil si cher à la communauté sceptique est-il réellement efficace ?
Suivez cette série proposée par Mr. Sam - Point d'interrogation dédiée aux scepticismes et découvrez la Méthode Z !
« C'est toi qui a raison, je m'incline. »
Regarder la vidéo hébergée sur Skeptikón
Vous pouvez directement accéder à cette vidéo sur PeerTube ou alternativement ici.
Lire la transcription de l'épisode 2 de la Méthode Z
Intro
« — Un sophisme est un argument contenant une illusion logique. Identifier un sophisme revient à identifier une fausse information.
— Waouh... Skeptos, te v'la un sceptique accompli.
— Merci.
— Parce que là, tu commets une des erreurs les plus répandues, en fait, dans la communauté sceptique : tu fais le sophisme du sophisme.
— Veuillez préciser ?
— Préciser, euh... beh, beh écoute, on va se faire un épisode. Mais je te le dis hein, tu es devenu comme les autres, presque tout le monde se plante sur ce sujet et ça transforme beaucoup de sceptiques en parfait trou de... d'anus. »
Le pouvoir des sophismes
Les débutants du scepticisme adorent les sophismes ! Et il y a de quoi. Ce sont de petites règles simples à comprendre en apparence et, tout d'un coup, on a l'impression d'avoir une immense clairvoyance sur la qualité d'une information.
Mais je l'ai dit : en apparence seulement, oui, j'y suis passé moi aussi. Mes vieilles vidéos en sont truffées. En gros, ça vous donne l'impression d'avoir craqué le code du cerveau des gens. Tout à coup, vous savez faire la différence entre un bon et un mauvais argument sans devoir y passer des heures. C'est pas beau ça ?
Alors ouais. C'est pas non plus complètement faux, mais c'est surtout complètement pas vrai.
Dans cette série de vidéos, nous allons explorer le sens de très nombreux sophismes, même si en fait, c'est pas vraiment ça que ça veut dire. Il y a son sens strict qui implique une manipulation intentionnelle, et son usage commun, qui grosso merdo, est un synonyme de « Paralogisme » : on y reviendra plus tard vite fait.
Le biais de confirmation
Par exemple, il y a notre tendance à ne pas vérifier des informations qui confirment déjà ce qu'on pense. Bah non, puisque ça colle avec ce qu'on sait : c'est que c'est vrai ! Tout en étant extrêmement sévère avec les informations qui nous contredisent. Hey, si c'est pas d'accord avec nous, alors là... là ouais, là on est prêt à chercher la faille jusqu'à dans les moindres petits détails. Bon on le fait rarement hein, mais on est prêt quand même.
Et c'est ce petit aggloméra de sophismes qu'on appel : le biais de confirmation.
C'est ce qui fait que l'arbitre d'un match, par exemple, nous paraîtra toujours trop sévère avec notre équipe et beaucoup trop complaisant avec l'équipe adverse.
En bon sceptique, je suis censé me méfier des informations qui me font un effet intense. Que ce soit par la peur, l'indignation, l'émerveillement, la révolte : les informations qui me donnent une forte envie de les partager sont le signe que ma vigilence est endormie par mon impulsivité ; et donc, que je suis censé utiliser ma Méthode Z pour les vérifier.
Le procès d'intention
Autre exemple de sophisme bien connu, le procès d'intention (pweet). Discréditer quelqu'un sur base de ses intentions cachées. Alors évidemment, c'est pas un sophisme si on a pu prouver les intentions cachées de la personne ; faut pas déconner non plus. Mais pensez-y : pour pouvoir affirmer que quelqu'un a des intention cachées, il faut quand même des preuves bien explicites. Et donc, en fait, c'est plutôt rare.
La plupart du temps, on commet des procès d'intention, parce que « ça expliquerait » pourquoi la personne est en désaccord avec nous. Mais on oublit qu'une explication, euh... c'est pas une preuve, hein. C'est pas parce que ça colle, que c'est vrai. Et du coup, bah on condamne la personne pour l'interprétation qu'on fait à sa place des motivations de son désaccord.
Typiquement : quand on en vient à penser sans preuve que quelqu'un qui nous contredit est payé pour le faire : c'est un procès d'intention.
On affirme que la personne ment pour de l'argent parce qu'on a beaucoup de mal à envisager que quelqu'un puisse être en désaccord avec nous, de façon sincère et honnête. Mais en fait : bah si, c'est possible. Y a bien des gens qui préfèrent X-Box à PlayStation.
« — Qu'est ce que t'as dit là ?
Répète un peu ? Qui te paie ?
— J'ai pas...
— Qui te paie !
— J'ai pas voul...
— Qui te paie ! Avoue !
— J'ai pas... »
Et ce petit biais existe aussi dans le quotidien, par exemple quand on soupçonne son partenaire de tromperie sur la base d'indices qui sont en réalité très très faibles mais qu'on considère beaucoup plus important qu'ils ne le sont une fois cumulés. Ou alors quand on pense qu'un voisin ne nous aime pas, simplement parce qu'il nous a pas sourit alors que, ça se trouve, je sais pas moi, il vient juste de regarder la dernière vidéo de Jancovici, « hahaha ». Etc, etc, des exemples il y en a à l'infini : procès d'intention ça veut bien dire ce que ça veut dire.
Exemple avec le Docteur Gentil
Autre exemple, mais cette fois à destination des sceptiques qui se pensent aguerris. Voici le Docteur Gentil.
« — Bonjour, je suis Docteur. Et ! Je suis gentil. »
Le Docteur Gentil soigne ses patients à l'aide de câbles RJ45 magiques. Mais j'ai retrouvé un tweet du Docteur Gentil dans lequel il avoue lui-même que la médecine par les câbles n'est pas prouvée scientifiquement. Une seule conclusion s'impose...
« — IL sait qu'il ment...
AH AH ! Je t'ai percé à jour Docteur Gentil ! Comme tu as eu une formation scientifique pendant tes études, tu SaAvAaiiS que les câbles ne sont PAS efficaces parcequ'Ils n'Ont Pas Été Prouvé Scientifiquement !! Tu es un meEennteUrr !! Doublé d'un ChaarrLaaTann !!
— Ça se tiens, hein. Mais non.
— MENtTeuuuRRR !! J'vais l'TweEteEER !! »
Affirmer que le Docteur Gentil est un menteur doublé d'un charlatan parce qu'il y a des paradoxes dans son discours, c'est un bon gros procès d'intention. Et c'est très embêtant, parce que le Docteur Gentil est là pour parler du soin par les câbles RJ45. Et à cause de votre procès d'intention, il se retrouve contraint de d'abord devoir se justifier de votre accusation. Bref, la conversation part très mal...
« — T'as entendu parlé de la 5G ? »
Parce que si ça se trouve, le Docteur Gentil ne voit pas du tout ça comme des incohérences dans son discours. Il se dit peut-être que les études vont arrivées, qu'il y aura bien une explication tôt ou tard. Après tout, il a bien trouvé des réponses à d'autres problèmes dans ses hypothèses par le passé ? Qui n'ont d'ailleurs fait que renforcer sa conviction aux soins par les câbles RJ45. En croyant trop vite l'avoir percé à jour, j'ai fait un procès d'intention au gentil Docteur Gentil.
Gentil Docteur Gentil
« — Docteur Gentil, Docteur Gentil, Docteur Gentil, Docteur Gentil...
— Bonjour.
— ...Docteur Gentil...
— (Bonjour)_
— ...Docteur Gentil...
— (Bonjour)
— ...Docteur Gentil...
— (Bonjour)
— ...Docteur Gentil, Docteur Gentil, Docteur Gentil, Docteur Gentil, Docteur Gentil...
— Bonjour.
...Docteur Gentil...
— Je suis Docteur.
— ...Docteur Gentil...
— Et ! Je suis gentil.
— ...Docteur Gentil, Docteur Gentil, Docteur Gentil, Docteur Gentil, Docteur Gentil...
— Bonjour.
...Docteur Gentil...
— (Bonjour)
...Docteur Gentil...
— (Bonjour)
...Docteur Gentil, Docteur Gentil, Docteur Gentil, Docteur Gentil, Docteur Gentil...
— Bonjour.
...Docteur Gentil...
— Je suis Docteur.
— ...Docteur Gentil...
— Et ! Je suis gentil.
— ...Docteur Gentil. »
Le sceptique idéal se méfie toujours de la qualité des arguments qui lui donnent l'impression d'avoir deviner les intentions cachées chez quelqu'un.
Bah oui, pour affirmer qu'une personne a des intentions cachées, il faut des preuves accablantes, d'un très haut niveau de fiabilité. Mais la plupart des sceptiques, comme tous les humains se disent :
« — Si j'avais de telles incohérences dans mon discours, je me rendrais compte que je dis de la merde... Donc ? Il ment ?! »
Bah non, vous oubliez tout simplement que vous n'êtes pas le Docteur Gentil. Vous oubliez que vous n'en savez rien. Et même parfois, vous ne savez pas vous-même ce qui vous motive réellement à critiquer le Docteur Gentil. Ouais, c'est chaud, c'est chaud, ouais.
L'appel à la tradition et à la nouveauté
Dans les sophismes célèbres il y a aussi le fameux appel à la tradition. Si c'est ancien, c'est que c'est mieux. Bah oui. Bah sauf que non. Y a plein de truc qui sont moins bien parce qu'ils sont anciens. Et d'ailleurs, il y a même l'opposé : l'appel à la nouveauté, si c'est nouveau, bah alors c'est mieux.
Ce que sont les sophismes
Bah oui mais c'est toujours non. Les sophismes, même si je le répète encore, c'est pas le bon mot et au sens strict du terme on devrait en fait parler de paralogisme, les sophismes dans leurs sens commun, donc, sont une collection d'illusions logiques faites de pièges à cerveau humain, d'argumentations moisies, etc, dans lesquels nous tombons tous. Oui, oui, même-vous. Si si, si si, si. Et il y en a des centaines comme ça.
Connaître les sophismes donne l'impression d'être dans un monde ou le vrai et le faux sont extrêmement simple à dicerner, on croit se rendre compte soudainement que la plupart des gens passent leurs temps à se convaincre les uns les autres avec des arguments super pourris. Ou alors pire, on se met à trier le vrai du faux, le bon du mauvais, le bien du mal. Alors qu'en fait, bah on ferait mieux de placer un curseur flexible entre tous ces extrêmes. Mais ça, on va en reparler dans un autre épisode.
L'appel à la nature et l'argument d'autorité
Votre oncle vous explique que les plats préparés sont mauvais parce qu'ils sont chimiques.
« — C'est... ChiMiQue ! »
Appel à la nature ! Tout est à la fois chimique et naturel ! Ça ne renseigne absoluement pas sur la qualité d'un plat.
Un psychologue vous recommande de boire du jus de betterave pour perdre du poids ?
« — Tu me remercieras dans 5 petites minutes... Boit ! »
Argument d'autorité ! Le psychologue n'est pas diététicien.
« — Il sort de son domaine de compétence Jamy, son avis sur la perte de poids vaut autant que celui d'un mathématicien. »
Le sophisme du sophisme
Etc. Etc. L'identification des sophismes c'est le troisième œil ! Vous percez à jour toutes les erreurs dans les discours des autres. Sauf que : beh, au fond, quand mon oncle me dit que les plats préparés sont chimiques —déjà, en fait, objectivement c'est vrai— pis il veut peut être me dire que c'est pas ce qu'il y a de plus saint à manger, hein ? Trop gras, trop sucré, trop salé. Il utilise juste de mauvais arguments, ou en tout cas, des arguments qu'il formule mal.
Et le psychologue qui me recommande du jus de betterave là, il veut juste mon bien. Il croit vraiment m'aider. Et ce sera moi le connard si je rejete ce qu'ils disent à cause des illusions logiques dans leurs arguments : ils ne disent pas rien, ils ne veulent pas rien.
Croire qu'un sophisme permet de conclure qu'une information est fausse : c'est ça, le sophisme du sophisme.
Les sophismes servent pour soi ?
Alors, les sceptiques ont une parade. Ils prétendent que les sophismes servent avant tout à détecter ses propres sophismes, à soi. Pour soi-même dire moins de conneries et moins se faire pigeonner. Et c'est pas faux, hein. Celui qui connaît bien sa liste de sophisme croira en moyenne beaucoup, beaucoup moins de choses fausses que quelqu'un qui les connaît pas...
« — Avez vous une preuve de cette affirmation ?
— Preuve de... C'est à dire ?
— Qu'il suffit de connaître par cœur la liste des sophismes pour croire en moyenne beaucoup moins de choses fausses ?
— Bah, j'suis... Bweuh, non mais, bweuh... un peu de bon sss... bah je veux dire : ça doit exister j'imagine, je, ça... Ça me semble logique ?
— Je vais suspendre mon jugement sur cette affirmation.
— Bah... Pfff... Mouais... c'est vrai... C'est vrai, d'accord, d'accord. J'avoue, j'avoue, c'est une, c'est une déduction quoi. Mais... mais en fait j'en sais rien. »
Et oui un des pièges dans lesquels tombent les sceptiques, c'est de croire que leurs déductions sont aussi fiables que les informations sur lesquelles elles s'appuient. Et ça, si on y réfléchi un petit peu, c'est l'inverse du sophisme des sophismes.
Mais qu'on ne se meprenne pas sur ce que je dis, les sophismes, mot toujours utilisés dans son sens commun, sont bels et bien un véritablement atout pour moins se tromper : et une constituante centrale de ma Méthode Z. Alors ? Qu'est-ce que le baises ?
Dénoncer les sophismes
Partons d'un simple constat : la pleinte la plus courante chez les sceptiques débutants c'est que : de dire à quelqu'un ses sophismes ne l'incite pas du tout à changer d'avis.
« — Mais c'est chimique, ça ne veut rien dire ?
— Je m'en branle : fait pas semblant de pas comprendre ce que je veux dire !
C'est ChiMiQue ! »
Mais alors ça convainc pas du tout, du tout. Conclusion ?
« — Tu es incapable de remettre en question tes croyances puisque tu ne reconnais pas ton tort.
— Tu fais semblant de ne pas comprendre de quoi je parle, et m'accuser comme tu le fais, me conduit à penser que tu es un sale petit prétentieux. Continue comme ça, et tu toucheras un chèque de l'industrie agroalimentaire.
— Procès d'intention. Tu fais partie de ces personnes obtues qui refusent par égo de reconnaître leurs propres sophismes et qui en viennent à croire que les sophismes sont brandis par les sceptiques pour se dispenser de réfléchir. Tout ça, pour préserver ta fausse conviction.
— Tu n'as pas l'esprit ouvert. Ta trop grande confiance aux institutions t'as transformé en mouton du système.
Et beh vous savez quoi ? En fait, moi je pense que c'est Tonton Tony qui a raison. Les sceptiques qui dénoncent les sophismes des autres sont de sales petits prétentieux qui manquent cruellement d'ouverture d'esprit : ou en tout cas, dit poliment : ils manquent d'écoute, de curiosité de l'autre, ils sont beaucoup trop sûr d'eux-mêmes.
Je l'ai dit, le sophisme du sophisme est une des erreurs les plus répandues dans la communauté sceptique. Alors, que vous soyez un vétérant, un nouveau venu, ou un simple curieux : arrêtez de croire que c'est en dénonçant des sophismes que vous ferez avancer des choses.
Définition stricte du mot sophisme
Un petit mot sur la définition du mot sophisme maintenant. Parce qu'avec ça, on le confond avec le mot « Biais », « Biais cognitif », « Argument fallacieux », « Rhétorique », « Bullshit » même ; et je vous passe les variantes levels experts comme « Syllogisme », « Paralogisme », etc.
Alors, le Larousse nous donne cette définition de sophisme :
« Raisonnement “vicié à la base” reposant sur un jeu de mots, un argument séduisant mais faux, “destiné” à induire l'interlocuteur en erreur. »
« Destiné » : dans le sens « voulu ». Un sophisme c'est donc au sens strict du terme censé être prononcé toujours par un menteur. Je veux dire, un menteur qui sait qu'il ment. Un sophisme est prononcé par une personne qui est consciente des failles de son propos, mais, qui les utilisent quand même dans le but de tenter de convaincre. Et ça, en fait, bah c'est très rare.
Si on respectait cette définition : dire à quelqu'un qu'il commet des sophismes, et beh, ce serait très souvent un procès d'intention. Beaucoup de croyances supportent les zones d'ombres, les paradoxes, etc, parce que, héé, « on sait pas tout ».
« — Ouais. “La science”, par exemple ? »
Ah... ouais ? Ouais... ouais. Je prends un risque là quand même, hein.
Illusion logique
Bon, parlons peu, parlons bien. Le mot sophisme est, certe, employé à tort du point de vu du sens strict. Mais bon, au fond, je trouve que ça sonne un peu comme un mot compliqué, alors, dans ma Méthode Z, on va plutôt utiliser le terme : illusion logique.
On va même rendre sa définition plus vaste :
Une illusion logique ça sera à la fois un biais, c'est-à-dire un moyen de contourner un obstacle ou un problème et un paralogisme, c'est-à-dire, un raisonnement qui à l'air vrai de prime abord mais qui est faux et qui est prononcé par quelqu'un qui est de bonne foi.
Bref, un truc qui est censé être une preuve mais, qui en fait, prouve absoluement rien du tout, et qui, si on y prend pas garde, ressemble très très fort à une preuve.
C'est généralement un argument qui semble convaincant, mais qui pourrait être utilisé pour convaincre les gens qu'un truc faux, est vrai.
Et toute la subtilité est là : est-ce que parce que une personne défend mal ce qu'elle pense, ce qu'elle pense n'a aucun intérêt ? Aucune valeur ? Les illusions logiques ce sont simplement des raccourcis. Des trucs qui permettent d'atteindre une conclusion avec beaucoup moins d'efforts qu'en ayant lourdement vérifié. Mais elles ne sont pas parole d'évangile. Un petit peu comme... la parole d'Évangile.
Question VS conclusion
Alors, la question à mille points : est-ce qu'une illusion logique conduit toujours à une conclusion illogique ? Beh non. Moi, avec ma Méthode Z, je pense qu'il faut plutôt chercher ce qu'une personne tente réellement d'exprimer plutôt que de s'arrêter aux arguments qu'elle emploit pour supporter ce qu'elle veut dire.
« — Le sceptique idéale réfléchit aux “questions” qu'une personne se posent, au lieu de combattre les “conclusions” qu'elle lui expose. »
« — Pourtant, si une personne ne me donne pas de bonnes raisons de la croire, je n'ai aucune raison de la croire.
— Là, je reconnais bien la partie “artificielle” du terme “intelligence artificielle”.
Il n'y a pas que croire une information Skeptos, il y a aussi comprendre la personne. Et on comprend pas quelqu'un avant de l'avoir écouté et questionné, et ré-écouté encore : avec compassion. Voir même, je dirais, avec amitié pour effacer l'idée qu'on s'en faisait avant de lui parler.
Écouter quelqu'un, c'est pas juste écouter ses conclusions, c'est aussi tenter de comprendre les questions qu'il ce pose, et pourquoi pas, l'aider à mieux formuler son propos. C'est tenter de ce mettre à sa place. C'est chercher à comprendre : d'où il vient, à partir de quoi il pense, quels aspects sont importants pour lui ? Peut-être que son désaccord est motivés par des réalités que tu connais pas ? Peux-être qu'il s'inquiête de problème qui sont pas les tiens ?
Dans tout ça, une illusion logique, ça fait partie de la forme, ça fait pas partie du fond. Et ça emmerde tout le monde, quand on s'arrête à la forme : tout comme ça emmerde tout le monde quand on dit que le fond est ce qui est le plus important. »
Avant de vous détailler ces formidables outils que sont les moyens d'identifier les illusions logiques, je voulais juste m'assurer que vous n'utiliseriez pas ce grand pouvoir, cette grande responsabilité...
« — OK BOOMER »
...pour devenir des trous d'anus qui rejettent le fond au prétexte que la forme manque de charpente, ni qui dénigre l'importance de la forme au prétexte que le fond est juste.
Comme le dit si bien, Phil Plait, un éminent sceptique anglophone : “Don't be a Dick”.
Ne soyez pas des zizis.
Outro
« — La “méthode Z” est ce que vous en ferez.
Vous pouvez en faire une arme pour “remporter les débats”, mais n'espérez pas que “l'autre change” subitement d'avis.
Vous pouvez en faire un miroir pour “avoir moins tort”, mais apprêtez-vous à vivre dans un monde qui a beaucoup plus de “certitudes” que vous.
Vous pouvez en faire une bouée pour “aider les autres” à sortir de croyances toxiques, mais vous ne pourrez “forcer personne” à l'utiliser.
La méthode Z est ce que vous en ferez, alors “prenez-en soin”. »
À propos de Mr. Sam
Si cet article basé sur la vidéo de Mr. Sam - Point d'interrogation vous a plus, n'hésitez pas à supporter son travail sur Tipeee pour avoir d'autres vidéos !